2012年12月10日 星期一

Le facteur chinois dans le phénomène politique de Taïwan/台灣政治現象中的中國因素


▲ Le facteur chinois dans le phénomène politique de Taïwan

 

S’il existe un pays dans lequel les étudiants font des études dans un pays étranger ont le plus difficulté à présenter leur propre pays, Taïwan en ferait parti. Nous sommes taïwanais, mais il existe des taïwanais qui se considèrent comme chinois, et encore pour la génération de nos grand parents, il y a certains qui se considèrent comme japonais. Nous parlons la langue chinoise, et « le taïwanais » est un dialecte courant à Taïwan mais originaire d’une province du sud de la Chine. Nous avons l’héritage de la civilisation et de la culture chinoise, mais en même temps nous partageons les cultures des aborigènes taïwanais. Une majorité de famille taïwanaise garde les vertus confucéens dans la vie quotidienne, et beaucoup de ces vertus n’existent plus en Chine.
A Taïwan, nos partis politiques ne se distinguent pas par ce qui est à droit ou à gauche, les débats politiques non plus, au contraire, tous les débats s’articulent par les rapports politiques, économiques, culturels entre Taïwan et la Chine. Le « facteur chinois » est l’enjeux dans les phénomènes politiques de Taïwan, mais le « facteur chinois » ne se rapporte forcément à la Chine, mais prend racine dans le contexte historico-culturel de Taïwan et la Chine. Dans l’article suivant, nous distinguerons le « facteur chinois » dans le « facteur chinois intérieur » et le « facteur chinois extérieur » pour différencier les effets des origines dans le contexte historique et les effets causés par la souveraineté chinoise actuelle.    

Une histoire concise du rapport entre Taïwan et la Chine

Il y a deux partis politiques principaux à Taïwan : Parti Nationaliste de la Chine (KMT) et Partie du Progrès de Démocratie (PPD). La différence principale entre ces deux partis, c’est que KMT lance un appel de sa légitimité à une histoire continue du renversement de l’empire chinois et l’établissement d’un état démocratique des révolutionnaires. Toutes les idéaux, les doctrines de KMT reçoivent les sens à partir de cette histoire continué de la révolution en Chine jusqu’à la retraite à Taïwan.
Dans la réalité, la seule raison légitime pour KMT de gouverner Taïwan, c’est parce qu’en 1895, Taïwan était cédé au Japon par l’empire chinoise, et après la second guerre mondiale, Taïwan est rendu au gouvernement chinois à l’époque, le parti KMT. Et en revanche, PPD lance son appel de la légitimité à la rupture de l’histoire qui se fonde l’indépendance, l’autonomie et la souveraineté locale de Taïwan.
Le parti KMT n’a jamais admis la rupture de souveraineté dans l’histoire de Taïwan puisque c’est justement la continuité mais non pas la rupture qui lui donne la légitimité politique à Taïwan. Mais en réalité, depuis KMT gouvernait la Chine après la révolution jusqu’en 1945, Taïwan était dans la colonie japonaise. C’est pourquoi une partie du peuple taïwanais a beaucoup de difficulté à croire cette histoire continuée posée par KMT, une histoire qui dit que KMT a renversé honorablement l’empire chinoise et libère le peuple chinois d’un empire corrompue. Pour la même raison, dès que le parti KMT est arrivé à Taïwan, il consolide cette histoire honorable par un système d’éducation, et fait de cette révolution honorable l’origine de la démocratie taïwanaise.
De l’autre côté, c’est pourquoi il y a qu’une partie des familles taïwanaise qui habitent à Taïwan depuis plusieurs générations peuvent avouer l’héritage culturelle chinoise en eux, mais elles ne peuvent pas accepter la légitimité de la souverainté de KMT. Et c’est justement cette contradiction qui forme le fondement du parti PPD : une souverainté autonome et indépendant de Taïwan.  

Le « facteur chinois » : l’intérieur et l’extérieur

Au début, le « facteur chinois » est ce que le parti KMT représente : la souveraineté chinoise réalisée par KMT étant le facteur chinois intérieur. Par là, le « facteur chinois intérieur » a rien avoir avec République du peuple de la Chine, mais il représente les « chinois » qui héritent du fruit de la révolution de KMT, et qui gardent l’héritage de ce que KMT représente: la démocratie, la constitution, l’esprit confucéen, et l’orgueil d’une civilisation chinoise de cinq milles ans.  
Mais en même temps, comme la situation économique à Taïwan ne développe plus aussi rapidement qu’avant, et comme l’économie chinoise croît rapidement, le rapport entre Taïwan et la Chine change l’opposition absolue en politique, par la coopération ou encore la dépendance inévitable en économie. C’est par là que le « facteur chinois extérieur » émerge. Le peuple taïwanais s’aperçoit bien qu’au niveau économique, on n’est plus capable de refuser la demande de la Chine, mais en même temps en raison de cette dépendance économique, on craint encore plus que la Chine domine Taïwan par la pénétration économique.
En effet, le « facteur intérieur » et le « facteur extérieur » ont des effets contradictoire sur les taïwanais. A partir du « facteur intérieur », les taïwanais rapprochent aux chinois au niveau de mentalité, en plus d’une langue identique et d’une culture ressemblante, l’idée qui dit qu’on est de la «même famille » se forme facilement. Mais en même temps, le « facteur extérieur » ne rend pas insensibles les taïwanais par rapport aux mouvements du gouvernement de la Chine.       

La raison profonde de la manifestation du monopole médiatique

Cette manifestation lance un appel à la liberté d’expression, pourtant ce qui provoque l’émotion fondamentale du peuple taïwanais, c’est le rapport entre le groupe de l’entreprise qui propose l’acquisition des médias et de la Chine. L’attitude trop amicale à la Chine et son développement commercial en Chine de cet entreprise sont ses préoccupations profondes pour les taïwanais. Les taïwanais craignent que nous perdrons notre indépendance, notre autonomie et notre démocratie par la pénétration économique, commercial ou médiatique de la Chine. C’est pour cela, que cette manifestation sur les médias devient la plus grande manifestation dans ces dix dernières années.


SUN, Yu Jung,
Master philosophique de l'ENS de paris/ Paris 1


台灣政治現象中的中國因素

如果有哪一個國家的海外留學生最難以介紹自己的國家,那麼台灣肯定是其中一個。我們是台灣人,但有些人覺得自己是中國人,更有老一輩的某些人覺得自己是日本人;我們講中文,而所謂的「台灣話」是中國南方某個地區的方言;我們繼承了中華文化,但同時也參與了原住民各族的文化;多數家庭的日常生活保有了古老中國儒家的溫良恭檢讓、尊卑長幼的差序概念,而這裡面許多元素已不存在於當下中國人的日常生活中。我們的政黨沒有左派、右派可言,我們的政治辯論也不以左派、右派為分野,而全都以台灣與中國之間的政治、經濟、文化、社會關係作為爭執軸線。同樣的,台灣內部對於台灣中國關係的言論,就是引發最多社會爭議、社會運動的導火線。「中國因素」與中國,並不存在直接的關係,而其實根植在台灣與中國獨特的歷史文化脈絡中。以下將「中國因素」分成「內部因素」以及「外部因素」以此區分從台灣歷史文化脈絡中建立起的「中國」,以及由中國當下政權所引發的效應。
台灣與中國關係簡史
台灣存在兩個主要政黨,中國國民黨與民主進步黨,其間最大差別在於前者將自己的統治正當性訴諸一段從推翻中華帝國到建立民國的歷史,而後者將其正當性訴諸一斷裂的歷史,「台灣人」從此獨立、自主的本土政權。國民黨的政權正當性來自1911年在中國革命,推翻滿清政府,這個政黨的每一個理念、每一個傳統、每一個黨綱,都必須將台灣連結回繼承1911年革命所建立的新中國才能夠具有意義。1949年國民黨作為中國政府被中國共產黨在目前中國領土上被打敗,撤退來台,其統治台灣的唯一正當性也只在於,台灣於1895年被清朝政府割讓給日本,而第二次世界大戰之後,日本作為戰敗國於19451025日將中國國民當作為當時中國被承認的政權接收台灣。因此,國民黨不能承認這段歷史的斷裂,不能承認,台灣政權從1949年開始即便因為歷史因素繼承中國文化遺產,其政權完全與中國兩不相干,因為這個政黨所有統治正當性、存在意義都必須先相信這段歷史的連續。

實際上,國民黨革命取得中國政權一直到1945年之前,台灣都在日本的殖民統治中,其實對於一部分的台灣人民,要毫不懷疑地相信國民黨光榮地推翻清朝政府將人民解救於腐敗的帝國,十分困難。這也是為什麼,一方面國民黨來台之後在教育上不斷鞏固這段歷史,不斷鞏固1911年的革命作為台灣能有今天民主自由的歷史根源,因為鞏固這段歷史就等於鞏固了國民黨的統治正當性;另一方面,這也是為什麼有一部份從日治時代就生活在台灣的台灣家族,可以承認自己繼承中國文化,卻無法承認國民黨的統治正當性。同時,這也形成了民進黨最初成立並且茁壯的歷史文化基礎:台灣本土的自主獨立政權。
中國因素,由內部到外部
「中國因素」,因此,在最一開始即以國民黨在台灣所實行的「中國統治」作為「內在因素」的根源。在此時的「中國因素」與今日中國共產黨所代表的中華人民共和國毫無關係,而是以台灣人作為繼承中國國民黨革命成果的「中國人」為前提,延續革命成功後、中國共產黨統治中國之前的中華文化遺產,也就是:三民主義、五權憲法、儒家精神,且加上中國所謂五千年的文明驕傲。

2000年民主進步黨代表陳水扁當選台灣總統,「中國因素」的外部因素逐漸浮現,但「內部因素」卻未曾減弱或消失。民進黨,不同於國民黨,將其政治正當性訴諸「台灣本土」自治自主的政權,要建立與國民黨的差異最直接也最表面的方式,就是去定義「台灣人」如何不同於「中國人」,推翻這個從中國到台灣的歷史連續,繼而推翻國民黨的政權正當性。因此,在陳水扁任內,最著重的任務就在於確立這個差異,並且定義「台灣人」的內涵。也由於這個原因,當時將所有台灣最「草根」、最「原始」的「台客文化」訴諸於台灣人的內涵,要以此文化取代本來的「正統中華文化」,並且以認同台客文化來標示「愛台灣」。這一系列的行動,都旨在消除作為國民黨政治正當性的「中國內部因素」。雖然如此,陳水扁的這項行動並沒有成功,一方面他本身在政治權力上的失敗使得他的行動被否定;另一方面,由於台灣文化的多樣性,以及「中國正統文化」透過教育體制鞏固確立,使得「台客文化」既不具有代表性,又同時被特定社會階層的人民視為「草莽文化」而無法認同。這個論述沒有成功取代「內部中國因素」,而國民黨仍然代表了「中國正統文化」繼續作為「內部中國因素」影響台灣政治文化社會。

與此同時,隨著台灣的經濟不再蓬勃發展,而中國的經濟不斷崛起,「兩岸關係」從政治上的勢不兩立,慢慢轉為經濟上必須正視與中國的合作甚至依賴關係,「中國外部因素」逐漸浮上檯面。由經濟面向而起,台灣不管哪一個政黨都必須討論與中國相關、經濟發展上的問題,中國方面同樣也用經濟的方式來對台灣政治進行拉攏、施壓等等。台灣人都能夠意識到,經濟上,我們無法不對中國所提出的要求有所回應,但與此同時,台灣人因為意識到經濟上的依賴需求,而更加懼怕透過經濟藉口而實行的統一行動。

在「內部因素」與「外部因素」的作用下,其實對台灣人民造成了兩個完全矛盾的力量拉扯。由於內部的「中國因素」,台灣人所形塑的「精神中國」使我們認為與中國人民貼近,加上語言相同、文化相近、在教育中又不斷強化與中國共同的五千年歷史,台灣人與中國人民之間要建立起「一家人」的論述十分容易。但同時,中國「外部因素」又使得台灣人一方面想要藉著中國發展經濟,另一方面又因為自知無法與中國經濟競爭、害怕中國政府藉此傾軋而對中國政府所造成的「外部因素」非常敏感且敵對。
旺旺集團與媒體壟斷?
回到這次反媒體壟斷的事件上,旺旺集團收購媒體這件事情開始引起台灣人的注意與反對,始於其集團本身的「親中」性格以及所謂「中資」介入。說到底,旺旺集團的媒體收購事件,激起台灣人民的擔憂、害怕以及反抗的根源,就是台灣人害怕中國透過經濟、商業、媒體影響台灣政治,危害台灣民主自主。在此對於中國因素的懼怕中,台灣人對於失去「自主」的害怕也許比失去「民主」更加深層。因此,雖然隨著此事件論述層次的上升,因此從反對「親中媒體」變成反對「媒體壟斷」,必須理解的是,這個事件最一開始引發台灣人最深層的憂慮與反抗,就是「中國因素」。「中國因素」雖然作為台灣「反媒體壟斷」抗爭的深層原因,但「反媒體壟斷」或要求保護「媒體多樣性」才是阻止在媒體上實現台灣人對中國影響台灣內政憂慮的方法。

◎孫有蓉 巴黎高等師範學院及巴黎第一大學哲學碩士

Un monde médiatisé Média commercialisation et la liberté d’expression/ 媒介世界:媒體商品化與表達自由


Un monde médiatisé 
Média commercialisation et la liberté d’expression


Milles citoyens taïwanais protestent contre une série d’acquisition de média depuis six mois. Nous l’avons fait ni en raison de l’immaturité de notre système démocratique, ni parce que nous nous rendons peureux et douteux à cause notre énorme voisin, mais parce que notre pays, Taïwan, est un état très jeune. Nous avons notre gouvernement sur cette île depuis 1949, nous avons annulé la loi martiale dès 1987, et nous avons élu notre président en 1996. Nous nous souvenons très bien l’époque où nous n’avions pas de liberté d’expression.  
Dans l’âge moderne, ce qui borne la liberté d’expression n’est plus la volonté du souverain mais ce sont les médias. On peut parler tout ce qu’on veut, pourtant sans médias, on ne sera jamais entendu. Parler sans être entendu, revient à ne pas parler du tout; laisser parler sans laisser être entendu, est égale à une proscription à expression libre. La volonté de souverain peut être rusé ou agile, mais une non-volonté de l’ensemble de médias, aura toujours raison. Aujourd’hui avec les médias profondément présents dans  notre vie quotidienne, la liberté d’expression se rapporte aux médias, puisque ils sont devenus le moyen dominant de nos connaissances sur lesquelles se fondent nos jugements de la réalité. Dans cet article, nous répondrons à trois questions : d’abord, comment les médias nous influence au niveau de la connaissance ; deuxièmement, comment la commercialisation des médias se rapporte à nos vies ; et enfin, est-ce que la commercialisation de média nuit la liberté d’expression.

Le média, ce qui étend nos perceptions et ce qui les borne
Média signifie à l’origine qui est entre les gens mais n’apparient à personne, la communication médiatique est toujours à travers les médias, et c’est à travers les médias, on voit et on est vu, on entend et on est entendu, on lit et on est   lu. Comme la civilisation actuelle permet à une société de changer rapidement et sans cesse, il n’est plus possible de connaître la réalité sans médias. Les médias étendent notre perception, mais l’utilisation quotidienne de ces médias, ils nous font oublier que cette perception donnée est conditionnée et déterminée par des appareils.      

Commercialisation de média : se base-t-on sur nos plaisirs ?
Philosophe-sociologue Jürgen Habermas pense que nos connaissances se fondent sur les intérêts. On fait plus d’attention sur ceux qui nous intéresse, et pour cette raison, nous connaissons la réalité par certaines perspectives qui correspondent à nos intérêts, et ces intérêts prennent racines dans ceux qui nous rendent service dans la vie pratique. Par intérêt, Habermas entend un ensemble d’utilité et nous permet de connaître les rapports des choses qui sont relativement stable. Néanmoins, quand on est dans un monde hautement médiatisé, ce fondement de connaissance est remplacé par les plaisirs qui changent rapidement. Le meilleur exemple, c’est la popularité de diffusion, qui calcule sur la préférence des programmes chaque seconde. La commercialisation des médias laissera la consommation prendre toutes les décisions, donc selon la popularité de diffusion. Cela permet aux médias de présenter aux audiences  ce que nous apprécions. Ainsi, le plaisir remplace l’intérêt et devient le fondement de la connaissance et du jugement. Si ce que l’on reçoit par média est déjà modifié et choisi, même si on croit qu’on est celui qui choisit les chaînes et les journaux, est-il encore possible d’avoir un jugement juste ?
La commercialisation de média nuit la liberté d’expression ?
La différence la plus grande entre le plaisir et l’intérêt, c’est que l’intérêt en tant que ce qui est sous-jacent de notre vie et donc stable, il nous attire en donnant l’impression qui ne fait pas plaisir mais qui nous rend service. Du côté du plaisir, en raison de son instantanéité, il nous attire en agitant directement nos sensations. C’est pourquoi même le statistique montre que quand les médias commercialisés et perd son pluralité, les voix qui nous intéressent mais qui nous ne font pas plaisir ne nous présent que rarement. Par exemple, les voix de minorités. Ainsi, même nous avons toute la liberté de parler, exprimer, mais sans apparaître en médias, ces voix n’existent pas.

Importance de la pluralité de média
Dans une ère capitaliste, la commercialisation immense nous paraît normal, mais la commercialisation des médias risque de fonder notre connaissance de notre réalité, du monde, sur les plaisirs qui change en chaque instant et qui sont hétéronomes. On ne peut pas changer la manière économique de cet époque assez rapidement, mais ce que nous pouvons faire, c’est assurer la pluralité des médias. Parce que quand on garde la pluralité des médias, les médias s’opposent à partir de leurs profits différents représentants différents groupes sociaux.
C’est à partir de cette raison, le peuple de Taïwan demande à notre gouvernement d’établir les règlements particuliers sur les médias pour protéger la pluralité des médias et interdire le monopole médiatique. Notre gouvernement pour l’instant refuse de communiquer avec le peuple, et nous, les taïwanais, risquons d’avoir un énorme groupe médiatique avec une seule voix et une voix trop amicale avec la Chine.    

SUN, Yu Jung,
Master philosophique de l'ENS de paris/ Paris 1


媒介世界:媒體商品化與表達自由

在台灣這個小小的島國上,上千公民走上街頭反抗這一系列的媒體併購案,並非只是因為我們的民主法治不夠成熟、並非只是因為人們時常感受到鄰居的龐然而變得膽小多疑,而是因為這個國家尚且年輕。1949年在這個島上我們第一次擁有了獨立的政府、1987年撤銷了戒嚴、1996年我們選舉出第一位民選總統,我們尚且記得那個沒有表達自由的時代。我們自由地選擇電視台瀏覽、自由地購買報章雜誌、自由地瀏覽網頁,我們以為自己正作為世界的主人,獨立自主地決定著吸收什麼樣的資訊、形成什麼樣的判斷。我們自由得太久了,因此忘卻我們所自由選擇的是已經篩選過、經過特定方式處理後的訊息。媒體成了這個時代的見證者,但我們卻忘了這位見證人以同樣的方式生產了「鬼影實錄」。
在當代世界中,箝制表達自由的不再是統治者的意志,而是媒體。我們看似什麼都能說、什麼都能表達,但是,只要沒有媒體,我們所言,就如荒山上一個獨自嗚咽的洞穴,除了走到它面前,沒有人聽得到它嗚咽,甚至沒有人知道它存在。說而不被聽見,就如從未發言;永許發言卻不允許被聽見,與禁制發言又有何差別?若在從前,統治者的意志能夠被欺瞞、被撼動,但面對只看收視率、完全不具有意志可言的媒體,無法有人與其辯駁。在我們的日常生活已經深深地沈浸在各種媒體中的現代社會,媒體對表達自由佔據了極為重要的影響力,因為在今日,媒體對我們所接受的所有訊息佔據著支配性地位,而我們的知識、判斷對世界的認知,都建立在這些訊息上。在以下文章中,我們將回答三個問題:第一、媒體如何影響我們的認知;第二、媒體商品化如何影響我們的生活;第三、媒體商品化是否傷害表達自由?
媒體,知覺的延展與侷限
在「媒體」這個概念的原始意義中,媒體指的是介於人們之間且不屬於任何一方,因此叫做「媒」,爾後由於這個介於所有人之間的網絡本身具體化,甚至有特定物質來承載這些媒介網絡,因此「媒」就成了「媒體」。我們今日所有的溝通幾乎都透過媒介,只有透過媒介,我們看見以及被看見,我們聽到且被聆聽。當我們處於一個瞬息萬變的現代社會,我們不再可能在沒有媒體的前提下認識世界,因為我們不可能親臨所有現場。因此,媒體延伸了我們的感官,同時以媒體本身的物理設定侷限這些訊息的呈現方式。如今,我們過於習慣活在充滿媒體的世界,媒體作為我們感官的延伸,也使得我們忘記,這些影像、聲音、文字都是經過層層處理的結果,而不再是直接的感官知覺。
媒體商品化:將知識建築在快感之上?
哲學社會學家,哈伯馬斯在他的理論中討論到,我們的認知與知識建築在「興趣」之上,讓我們感興趣的事物引起我們的注意,因而使我們偏重於對事物某些特定角度下的認知,而這些所謂「興趣」根植於我們生活的實用層面。當哈伯馬斯講到「興趣」,他所指的是一個潛伏於日常生活的一組效用,作為我們認知的基礎、判斷的根源。這個效用系統,由於經過時間積累,相對穩定,因此讓我們感興趣的事物總是有所共通性、且不會快速更改。然而,媒體商品化打破了這個基礎,讓我們的認知不再建立在效用所引起的興趣上,而變成了最直接的快感,而快感總是瞬息萬變一刻不停。最好的例子不外於收視率,收視率統計觀眾對於所播出節目的偏好統計,精準到以秒計算。媒體商品化使得一切以商業邏輯來決定,因此收視率決定了電視台將播出什麼、不播出什麼,因此我們對世界的認知,取決於那些最能挑動感官的事物,而我們對世界的判斷也就跟著建築於這些基礎上。若是我們認為自己獨立自主選擇的相信的訊息,已經經過層層處理、層層篩選,最重要的是,若連被選擇過得選擇都所剩無幾,我們還能夠達到有意義的判斷和認知嗎?
媒體商業化會傷害表達自由嗎?
在「興趣」與「快感」之間最大的差別在於,興趣在我們生活中相對穩定,它能讓我們對於並不「愉悅」但卻能對生活有幫助的事物產生興趣。而快感,由於它瞬息萬變,它只讓我們對於當下能挑起感官回應的事物有偏好,而讓我們的認知失去指向未來的時間性。就是由於這些因素,當媒體商品化之後,所有統計資料都顯示原本能引起我們興趣但卻較不挑動感官的訊息,大幅消失在媒體上。弱勢聲音的消失,就是最好的例子。由於這樣的媒體性格,即便我們擁有所有表達的自由,只要不被媒體呈現,這些聲音就像從未存在一般。
媒體多樣性的重要
在這個資本主義時代中,大量商品化看似稀鬆平常,然而,媒體的商品化讓我們的認知取決於快感,而快感總是喜新厭舊,且見異思遷。我們沒辦法在短時間內改變這個時代的經濟邏輯,但是我們能夠透過法律維持媒體的多樣性。當我們保有多樣性的媒體,各個媒體所代表的觀點、視角、社會利益就會相互拉鋸形成制衡,而至少在媒體還具有多樣性的前體下,我們還有機會聽到不一樣的聲音,這些聲音也許不悅耳,但它需要有機會被聽到。
因此,台灣在這場反媒體壟斷的運動中,訴求特屬於媒體的相關規範,除了規定媒體交易、避免壟斷,最終也是最重要的目的,就是要保護媒體多樣性。台灣政府目前為止都拒絕了與民眾之間的對話,而沒有這些法律保護,加上併購案的通過,台灣將被一個龐大、強勢,且親中態度明確的媒體集團主導視聽。

◎孫有蓉 巴黎高等師範學院及巴黎第一大學哲學碩士


Manifestation pour la liberté d’expression et contre le monopole médiatique/ 支持表達自由,反對媒體壟斷


Taiwan,                    
Ce n'est PAS du chinois !


Manifestation pour la liberté d’expression et contre le monopole médiatique
Taïwan, une île d’une population de vingt trois million, a connu les deux plus grandes manifestations des dix dernières années ces trois derniers mois. Le monde ne s’en est pas aperçu puisque cette île n’apparaît que très rarement dans la presse internationale. Une grande partie de la population n’était au courant que quelques jours après, puisque les médias taïwanais se taisent à propos de cet événement, et continuaient à distribuer les reportages de la crise économique ou l’augmentation du prix de l’essence. Les médias de Taïwan ont tourné le dos au sujet de ces manifestations soit parce qu’ils appartiennent au même groupe d’entreprise médiatique, soit parce qu’ils se taisent devant cet immense groupe de médias.
Want-Want, Celui qui occuperait 46% de médias
Le groupe Want-Want, est un groupe d’entreprise taïwanais qui a commencé par l’industrie alimentaire qui tient une majorité du marché en Chine et à Taïwan. A partir de 2008, le groupe Want-Want a commencé son acquisition dans le domaine de média, et il possède actuellement trois journaux, deux magazines, quatre chaînes de télévision et un journal électronique, et après les deux acquisitions majeures il possédera encore deux journaux, un magazine, onze chaînes de télévision et un journal électronique. Aujourd’hui, un média sur trois à Taïwan appartiennent au même groupe d’entreprise, et les deux acquisitions actuellement ont achevé la commerce et en attendant la permission de Commission Nationale de Communication (CNC). Si CNC n’évalue pas cette acquisition avec prudence, ce groupe de médias occupera 46% de médias à Taïwan. À ce moment, la moitié des média transmettra une position politique et un point de vue qui représente une même alliance de profit et que l’autre moitié craindrais d’être moins compétitif et donc ne publierait pas des positions contradictoires. Dès que l’acquisition a commencé, le peuple taïwanais craignait que cette acquisition de média du groupe Want-Want nuise la multiplicité de média, la liberté de presse ou encore la liberté d’expression, et avec le processus de l’acquisition et le mouvement social qui fait des discours contre ce groupe d’entreprise, les soucis du peuple émergent rapidement.
Un média utiliser comme arme contre le peuple
En 2009, le groupe Want-Want a proposé une acquisition de média, qui est l’acquisition la plus grande en Asie depuis 5 ans. La Commission nationale de communication a approuvé cette acquisition avec 4 conditions, mais le lendemain de la réunion de CNC, le groupe d’entreprise a nié d’avoir accepté les 4 conditions, et publié une publicité sur le journal appartenant à l’entreprise pour questionner la neutralité de 3 des 12 commissaires. Ces trois commissaires ont finis par prendre la décision de quitter la commission. Cette année, le 2012, en raison du chef du groupe Want-Want, TSAI Eng-meng, a annoncé plusieurs fois des discours sur la « Chine amicale ». Le discours le plus fameux, c’est dans le reportage du Washington Post du mois de février 2012, qu’« il ne pouvait pas avoir autant de personne qui avaient pu mourir» dans l’événement de la place Tiananmen, et « La Chine et Taïwan sera unifié un jour, peu importe l’envie du peuple ». En même temps, il demande aux journalistes et aux éditeurs d’écrire selon sa volonté et son attitude politique, et c’est pourquoi il a provoqué de nombreux employeurs ont quitté leurs travails, et des écrivains refusent d’écrire pour ce journal.    
Un ensemble de règlements sur le média en attendant
A Taïwan, on n’a pas encore des règlements particuliers pour le monopole de média, pas comme en Europe où il existe déjà un ensemble de règlement qui règle la multiplicité de média, la liberté de média etc... Donc dans le processus de l’acquisition de média, c’est les règlements généraux de monopole qui les gèrent. D’ailleurs, du côté du gouvernement, l’acquisition de média est évaluée par un comité de la Commission nationale de communication.
Puisqu’il n’existe pas encore de règlement sur l’achat de média à Taïwan actuellement, et donc ce que la commission prend en considération n’est que l’effet sur la compétitivité du commerce et le problème d'anti-confiance avec la Chine. Cependant, les manifestants croient que, les médias en tant que le fond de la sphère public et de la parole libérale, ne doivent pas être considérés comme des commerces. C’est en cette raison, on a besoin immédiatement d’un nouveau règlement particulier sur l’acquisition de média à Taïwan. 
La crainte du peuple taïwanais
Dans cet événement, il reflète deux préoccupations qui se rapportent au contexte historico-politique entre la Chine et Taïwan : d’abord, la perte de la liberté d’expression, et deuxièmement, le dommage de l’autonomie de Taïwan. Donc dans les articles suivants, on discutera de l’effet du monopole de média sur la liberté d’expression dans le contexte historico-politique de Taïwan, et le facteur chinois dans l’intérieur de la politique de Taïwan.


SUN, Yu Jung,
Master philosophique de l'ENS de paris/ Paris 1


   支持表達自由,反媒體壟斷
在這有著兩千三百萬人口的島上,三個月之內,經歷了兩場十多年以來最大的遊行抗議活動。世界未曾留意,因為這個島國鮮少出現在世界的媒體上;在島國自己的人民中,也有大半並不知曉,多數媒體們同時選擇蓋上鏡頭,讓電視與報紙繼續發送著經濟危機、石油漲價的消息,因為它們抑或所屬同一媒體集團,又或者被此龐大的媒體集團噤聲。

旺旺集團,一家以食品工業發跡、高度佔據台灣以及中國市場的巨型企業,從2008年開始不斷收購各種媒體,包括:平面媒體、電視媒體、網路電視。如今,台灣所有媒體中已經有三分之一由同一群企業集團掌控,眼下正在進行的併購案已交易完成,若台灣國家通訊委員會不嚴加審核,此媒體集團將壟斷台灣46%的媒體。屆時,將近一半的媒體每天對大眾不斷發送著同一個利益集團所代表的立場與觀點,而所剩下的另外一半也將可能由於害怕無法與其競爭而迴避衝突。在併購案開始時,開始有台灣人民憂慮此媒體集團將危害媒體多樣性、媒體自由甚至言論自由,而隨著併購案進入政府部門審查、社會輿論開始反對此媒體集團之言論,原本的憂慮逐漸一一實現。

2009年第一項媒體併購案,全亞洲近五年以來最龐大的媒體併購案,國家通訊傳播委員會有條件通過,旺旺集團購買旗下平面媒體全版廣告針對三位審查委員質疑其中立性,最後以三位委員退出審查結尾。2012年,由於旺旺集團總經理蔡衍明多次發言親中,包括華盛頓郵報指稱蔡衍明發表「六四天安門事件並沒有死那麼多人」,「不管你喜不喜歡,統一都會實現」等言論,同時要求旗下掌控媒體按照其政治態度生產新聞以及言論,引發了旗下編輯群離職潮以及寫作者聯合拒絕為此媒體寫作的行動。

不同於歐盟台灣尚未訂定特屬於媒體的媒體壟斷法規因此在此併購案的審核過程中使用的是一般企業的壟斷法而政府機關方面也僅是由國家通訊與傳播委員會審查予以通過而無特定對於媒體多樣性、媒體集中度、媒體交易以及媒體壟斷的法規。在此事件中反映了台灣人民的兩個憂慮:第一、媒體過度集中而箝害言論自由。第二、此媒體集團與中國之商業關係變相以商業與媒體傷害台灣主權。

以下的文章將會針對媒體壟斷對於言論自由之損害,以及台灣內部政治之中國因素進行討論。


◎孫有蓉 巴黎高等師範學院及巴黎第一大學哲學碩士